Ce soir, vendredi 20 mars 2020, en France pour éviter la propagation de la Covid-19, l’ensemble de la population reste confiné à son domicile.
Aux Clayes-sous-Bois, l’opération Un bol de riz, au bénéfice de Kampaul Développement, ne se déroulera pas comme prévu, mais elle se déroulera malgré tout, et je tiens à dire que cela me touche beaucoup.
En effet, les paroissiens de l’Éveil à la foi jusqu’à l’aumônerie font pénitence pour le carême, confinés chez eux. Ils vont se contenter d’un bol de riz au dîner, et je vais faire de même. Je remercie chacun d’eux ainsi que l’organisatrice de la manifestation.
A l’occasion de cette soirée de partage, avec mon équipe de bénévoles, on devait présenter différents aspects de la vie en RDC. C’est pourquoi je vous informe que pour le signe de croix, en lingala on dit :
Ya combo yatata – moina – elimoussatou – amen
Et puisqu’il m’est impossible de présenter de vive voix nos écoles de Kinshasa, je communique ci-dessous les informations qui les résument ainsi que les principaux événements qui ont rythmé leur année en 2019.
NAISSANCE DE DEUX ECOLES.
Ayant deux terrains familiaux : l’un situé dans le quartier Kimbondo, commune du Mont Ngafula. et l’autre dans le quartier Maluku de la zone périphérique Est, dans la ville-province de Kinshasa, Marie Paule décide de fonder deux écoles.
Pour soutenir ce projet, avec sa famille et ses amis, elle a créé, le 5 juin 2002, en République Démocratique du Congo (RDC), l’association Kampaul Développement. Le nom « Kampaul » est issu de « Kampini » qui veut dire « nom de jeune fille » dans la langue Kimbala parlée dans la province de Bandundu.
Avec les membres de l’association de cette époque, elle a instauré un système de parrainage pour aider au financement des frais scolaires des élèves.
L’ECOLE DE MALUKU
Située dans la zone périphérique Est de Kinshasa, elle est reconnue par le Ministère primaire, secondaire et professionnel de la RDC depuis le 4 décembre 2009.
Son terrain est au bord du fleuve Congo. Le niveau de vie dans ce coin reculé est encore plus précaire qu’au Mont Ngafula, voire alarmant. La classe a également commencé en plein air. Puis entre quatre murs de terre et un toit constitué de branchages pour se protéger du soleil. Dès qu’il pleuvait, tout le monde partait en courant, même le professeur.
La situation catastrophique a contraint cette école à fermer pendant trois ans. Elle a été ré-ouverte à la demande des parents. Ils étaient désolés de voir leurs enfants obligés de faire de trop nombreux kilomètres à pied pour se rendre dans d’autres écoles.
En 2019, c’est une petite école de village avec des murs en terre cuite et une toiture en taule. Il n’y a pas les niveaux de maternelle car les parents les trouvent inutiles. Les enfants de tout âge sont acceptés. Ils viennent très souvent affamés et chaussés de savates. La malnutrition est flagrante dans ce quartier. L’objectif de l’école est surtout qu’ils apprennent à lire, écrire et compter. Très souvent les plus grands abandonnent dès qu’ils savent calculer pour vivre de petits commerces de fortune dans les villages voisins.
Pour la fête de l’école, le 6 décembre, jour de la St Nicolas, Marie Paule offre du riz et un demi poulet à chaque élève.
Les élèves ont reçu des cahiers et des crayons. En arrière plan, on aperçoit les bâtiments de l’école.
L’ECOLE DE KIMBONDO DE LA COMMUNE DU MONT NGAFULA
L’Immaculée Conception du quartier Kimbondo est la plus aboutie des deux écoles en 2019. Elle est reconnue par le Ministère de l’enseignement primaire, secondaire, et professionnel de la RDC depuis le 22 septembre 2004, par l’UNESCO, en juin 2008 et la paroisse MATER-DEI du Mont Ngafula – Kimbondo à Kinshasa, en novembre 2008.
La rentrée des classes se fait en septembre, comme en Belgique. N’oublions pas que la RDC est une ancienne colonie ayant appartenu au roi Léopold II qui en a fait don à son pays à sa mort. La RDC a eu son indépendance le 30 juin 1960.
Les enfants sont fiers et contents d’aller à l’école. Certains parents ne peuvent pas payer les minervals (frais scolaires) et espèrent que leurs petits seront parrainés.
Les frais sont lourds pour ces gens qui vivent difficilement de travaux saisonniers, de vente de menus services, de fabrications artisanales. Beaucoup n’ont pas d’emploi. La plupart des familles ne peuvent pas offrir une scolarité à tous leurs enfants. Dans les familles nombreuses, on privilégie le plus souvent la scolarité des garçons, mais quelquefois on alterne, une année sur deux, filles et garçons. Pour les repas, les petits sont autorisés à manger deux fois par jour, tandis que les plus grands et les adultes ne prennent qu’un seul repas. De plus, le système éducatif impose le port d’un uniforme aux écoliers, ce dernier est à la charge des parents.
Sur 100 USD payés pour un enfant, 70 % de la somme servent à payer des salaires, 10% sont pour l’entretien de la structure, 10 % pour des fournitures scolaires (produits et matériels de sciences, cahiers, crayons, livres, etc). Les 10 % restants sont pour les frais de transports des contrôleurs scolaires de l’état, les taxes ainsi que les formations obligatoires. Le système prévoit souvent le changement des programmes et donc des livres régulièrement. Les parents ne sont pas en mesure de payer individuellement les manuels scolaires exigés par le ministère de l’éducation. Les professeurs adaptent régulièrement le programme d’enseignement à partir des livres imposés par le gouvernement, et en parallèle, ils utilisent d’autres ouvrages pour puiser des exercices et des compléments d’information. Ces derniers sont des dons.
Ce jour là, distribution exceptionnelle de pain en plus du lait quotidien.
LES ECOLES PUBLIQUES
Jusqu’à l’année scolaire 2018/2019, les écoles publiques étaient peu nombreuses et coûtaient aussi cher que les privées. L’État payait les enseignants et chaque établissement réclamait à chaque élève une participation pour leurs frais scolaires afin de compléter les salaires.
A partir de septembre 2019, l’État décrète la gratuité pour les écoles publiques. Les parents qui n’auraient jamais mis leur enfant à l’école, faute de finances, les envoient maintenant. Les écoliers sont 120 à 150 dans la même classe, surtout en primaire. Bilan, de nombreuses écoles ferment, n’ayant plus la participation des parents, elles ne sont plus en mesure de compléter les rémunérations de leurs personnels. De plus, depuis la rentrée de septembre 2019, l’état n’a pas versé les salaires des professeurs.
Pour créer une école privée il faut l’autorisation du gouvernement.
Résumé des points forts de l’année 2019
QUOI DE NEUF CETTE ANNÉE ?
Une bonne nouvelle, l’eau courante potable est installée à l’école du Mont Ngafula. Les élèves peuvent se désaltérer dans l’enceinte de l’école.
DEUX COLIS ONT ÉTÉ EXPÉDIÉS
Le premier était rempli de dictionnaires, de livres de français, de crayons, de cahiers, de vêtements et de sacs de toutes sortes. Le deuxième contenait du matériel de sonorisation plus quelques vêtements pour l’entourer et des chaussures de type basket principalement. Chacune de ces choses est un don en nature. En ce qui concerne le matériel de sonorisation quand il ne sera pas utilisé pour les actions de l’école, il sera loué à d’autres structures.
modèle de colis expédié
Tri des vêtements récoltés par l’association
distribution aux petites sections
Essayages en plein air.
DANS LES BAGAGES DE MARIE PAULE
Cette année à l’occasion de ses voyages Marie Paule a transmis des vêtements et chaussures, quelques petits jouets et des ballons. Toutes ces choses sont des dons en nature.
Marie Paule a amené dans ses bagages des petits jouets pour les enfants. Il n’y a pas école le jour de cette photo, c’est pourquoi ils ne portent pas leur uniforme.
LES MANIFESTATIONS IMPORTANTES POUR L’ECOLE
La journée nationale de l’arbre. Le 5 décembre de chaque année, la population est invitée à planter un arbre, ou diverses plantes comestibles. Bien évidemment, à cette occasion les professeurs ont fait des cours de botanique. Pour les travaux pratiques, les enfants ont planté des plantes dans le parc de l’école, ce qui l’enrichit. Cette dernière s’efforce de développer son autonomie en exploitant les ressources de son terrain.
On organise la plantation des végétaux dans le parc de l’école.
L’anniversaire de l’école du Mont Ngafula, le 8 décembre, fait l’objet d’une journée de fête. Elle commence toujours par une messe, où l’on remercie l’Immaculée Conception. Les enfants et professeurs de Maluku sont présents pour la journée. Un repas est offert aux élèves. Ensuite les écoliers font un spectacle. Chansons, poésies, récitations, saynètes qui enchantent les parents et professeurs.
A cette période, Marie Paule qui est sur place gère l’ouverture du dernier colis. Souvent les parents mettent ces cadeaux de coté pour le Noël de leurs enfants.
Benjamin KIAKI, Aumônier de l’école, remercie l’Immaculée Conception
Les enfants écoutent la célébration eucharistique de l’aumônier.
Les élèves de la chorale chantent des chansons pour célébrer leur école.
Trois élèves récompensés par Marie Paule avec une bourse de 50€. Ils ont gagné le concours d’orthographe.
saynète sur les relations entre les hommes et les femmes. Malgré ses révérences, la demoiselle ne lui accordera pas son coeur. Elle sait qu’il est important de faire des études avant de fonder un foyer.
Texte récité avec beaucoup de confiction. chacun aura le micro pour bien faire entendre sa voix.
Les enfants font leur spectacle de chant. Ensuite les feuilles de manioc seront distribuées au public.
Cette année un groupe de chanteurs et danseurs traditionnels de RDC est venu mettre une bonne ambiance.
Une troupe de professionnels vient faire une démonstration de chants et danses de la culture traditionnelle de RDC.
Arrivant par surprise en bondissant, Munganji, l’esprit des ancêtres visite l’assemblée.
Ce danseur professionnel invite des élèves à se joindre à lui pour une démonstration de son art.
L’ÉPREUVE DU BAC
Elle se déroule en juin comme en Belgique. Marie Paule est à nouveau présente pour superviser les épreuves du BAC et faire le point sur la gestion des écoles. Elle rend visite aux familles des villages alentour, arrête des choix d’enfants pouvant bénéficier d’un parrainage. La tache est difficile, car il y a beaucoup de pauvreté.
Les candidats au BAC. Sur 14 élèves 12 ont réussi.
Un groupe de finalistes avec leur professeur de Français.
C’est la fin de l’année on troque l’uniforme contre des vêtements civils. Ces derniers sont des dons venus de France.
La fin d’année s’étire jusqu’à début juillet. Le deuxième colis de l’année est ouvert puisque Marie Paule est là pour surveiller la distribution des dons. On récompense chacun en fonction de son mérite. Les prix sont nombreux et permettent de servir un maximum de personnes. Pour cet événement les personnes de Maluku rejoignent l’école du Mont Ngafula.
Pour se dire au revoir, on fait une fête. Elle commence par une messe comme toutes les fêtes de l’école. Un repas est offert aux enfants, puis ils réjouissent les adultes en montrant leurs acquis.
Petits examens de fin d’année organisé par l’école pour les plus jeunes.
Une élève en train de passer son petit examen de fin d’année.
Les parents spectateurs assistent aux démonstrations de leurs enfants.
Chaque enfant est récompensé pour son travail de l’année.
Même les tous petits sont mis à l’honneur.
Le football est très apprécié.
L’équipe de l’école porte le nom de Saint Georges, en hommage au donateur de maillots et ballons de football qui se prénomme Georges.
Des matchs de football sont prévus, on organise les équipes.
Les supporteurs sont installés pour suive le match.
Les joueurs ont eu des dons de shorts et maillots.
Pour finir cette journée, musique et danse pour tous.
Les professeurs mettent en place le matériel de sono. Les élèves ont réclamé de la musique pour danser.
Et voilà, on danse.